Bonjour à tous !
Eh oui, le blog avait été un peu à l'abandon depuis quelque temps, et pour cause, nous avons déménagé à la campagne, cela a monopolisé tout notre temps et notre énergie. En effet, vivre à 70 km de Minsk est un challenge quand nous devons toujours nous y rendre tous les jours ouvrés pour raisons professionnelles, au moins pour certains d'entre nous.
Nous avions tenu à déménager avant l'hiver, ce qui a été chose faite. Les travaux non urgents ont été repoussés à ce printemps. Ouf ! Nous avons été aidés par un automne exceptionnellement doux et ensoleillé pour ici.
Les jours derniers nous avons eu -10 degrés Celsius, il gelait donc à pierre fendre, c'est le cas de le dire. On doit réinventer des gestes d’antan et se souvenir de nos enfances à la campagne. De mon côté je suis reconnaissant à mes parents, bien sûr, ayant vécu mon enfance dans une ferme en Touraine, ils m'avaient déjà montré comment se débrouiller. Je me souviens aussi avoir vu mon père s'occuper du poêle, isoler les portes, creuser la chatière... Il y a quelques différences avec ici, mais beaucoup de similitudes, heureusement !
Ce matin, un vent sibérien est venu ajouter un ressenti très piquant. Ensuite voici qu'une tempête de neige est venue nous rappeler qu'on se trouve plutôt vers le nord de l'Europe... Au niveau du chauffage, nous n'avons rien à craindre avec nos deux grands poêles très efficaces.
Notre maison a 75 ans. Elle a été construite après la guerre et vous savez tous que ces temps ont été terriblement difficiles pour les survivants de ce pays, un quart des gens ayant perdu la vie au cours de ce conflit à cause de l'invasion allemande.
La maison se situe dans un petit village nommé Ivanichi à une dizaine de kilomètres d'une petite ville qui s'appelle Tcherven. Jusqu'en 1923, cette ville de Tcherven avait un nom très orthodoxe : Igoumène. Bien sûr, c'était un peu trop religieux à l'époque pour les autorités soviétiques, donc il avait fallu changer son nom...
Autrement, Ivanichi est actuellement un petit bourg où il fait bon vivre. Notre terrain est situé entre bois et champs, ce qui est très agréable. Nous habitons rue de la Jeunesse, une sorte de bain de jouvence, donc ! La plupart de nos voisins n'habitent pas ici en hiver, comme notre voisine directe, une dame charmante du nom de Galina, qui est née ici et qui connaît tout l'historique du lieu.
Notre maison avait été jadis la propriété de l'instituteur du village, qui avait dû séparer sa maison en deux pour en louer une partie à la mairie afin de la destiner à la bibliothèque. La porte indépendante accédant à cette pièce a depuis été condamnée, on n'en voit plus la trace.
Je ne peux m'empêcher de regarder les pièces destinées à l'instituteur, sa femme et ses enfants (deux ou trois) en pensant à la rigueur de la vie à cette époque. Il y a la cuisine avec le poêle, notre salon actuel et un petit vestibule... Vraiment petit pour tout ce monde !
Mais Galina s'est souvenue du temps passé, qui avait aussi ses bons côtés. Ivanichi abritait à l'époque une école assez grande ainsi que des camps de vacances pour les enfants venus d'ailleurs. De beaux souvenirs ! Elle s'est souvenue aussi d'un rendez-vous incontournable pour les collégiens de son âge, un délicieux chocolat chaud à base de cacao naturel servi gratuitement, qu'aucun élève n'aurait raté pour rien au monde.
Actuellement il reste à côté de chez nous une association culturelle très active qui organise des soirées dansantes et culturelles. Nous aurons le temps de nous y intéresser plus tard !
À bientôt pour des nouvelles fraîches de Biélorussie !
Deux dernières photos : notre futur jardin, labouré et préparé pour le printemps juste à la dernière minute avant les grandes gelées...
